Quelle est la qualité du Blue Deal, le plan flamand de l’eau ? (Partie 2)
Ceci est la deuxième partie de notre série sur le Flemish Blue Deal
Les mesures en faveur de la nature font partie du Blue Deal. Mais le tableau est bien plus large que cela. Dans ce blog, Davy explique quel impact le Blue Deal aura sur les gouvernements locaux, les agriculteurs, l'industrie et le secteur de la construction. Et donc aussi sur vous, car tous les utilisateurs d’eau sont connectés les uns aux autres !
Agriculture et industrie
La Flandre est une petite région avec une forte densité d’industries (agro) consommatrices d’eau, comme la chimie et la culture de légumes. Maximiser l’utilisation de l’eau de pluie, la réutilisation de l’eau de traitement et de refroidissement et investir dans des techniques supplémentaires économes en eau sont la voie à suivre pour les deux secteurs.
L’agriculture est directement confrontée au fait que le changement climatique provoque des conditions météorologiques plus extrêmes. Le drainage traditionnel et permanent des vallées était une bonne idée il y a vingt ans, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le drainage contrôlé par niveau est une technique avancée permettant de retenir davantage d'eau (souterraine) sur la parcelle à cultiver et dans les zones environnantes.
Des mesures telles que le passage à des pratiques agricoles intelligentes et à une utilisation circulaire de l'eau entraîneront une diminution de la demande en eau des « grands consommateurs » d'aujourd'hui, ce qui profitera à la disponibilité générale de l'eau en Flandre.
Autorités locales
Notre sol flamand a très soif. Les villes et les municipalités ont également un rôle important à jouer pour assurer une reconstitution régulière des eaux souterraines. Aujourd'hui, environ 17 % de la superficie totale de la Flandre est constituée de béton, de pierre et d'asphalte. Cela peut paraître peu, mais au cours des quarante dernières années, la surface pavée a triplé !
L’infiltration insuffisante des eaux de pluie dans le sol est l’une des principales causes du problème actuel de sécheresse. Les autorités locales sont encouragées par le gouvernement à décaper les espaces publics lorsque cela est possible et peuvent compter sur un soutien financier pour cela. Dehors le béton, dedans le vert.
Seules 19 des 300 communes flamandes disposent actuellement d'un plan de gestion des eaux pluviales. Les plans existants visent principalement à évacuer le plus rapidement possible les eaux de pluie vers le réseau d’égouts afin d’éviter les inondations. Il est désormais important de prendre également en compte le scénario de sécheresse et de prévoir des zones tampons vertes dans lesquelles l’eau de pluie peut s’infiltrer lentement. À partir de 2024, les autorités locales seront obligées d’élaborer des plans ambitieux en matière de sécheresse et d’eau de pluie.
Secteur du bâtiment
Il est demandé aux entrepreneurs qui pompent de l'eau pour garder le site sec de permettre aux eaux de drainage situées à l'extérieur de la zone du chantier de s'infiltrer le plus possible dans le sol. Cela limite l’impact négatif sur le niveau des eaux souterraines dans l’environnement au sens large. Cette règle existe déjà, mais trop souvent, une autorisation d'exception est obtenue auprès de la municipalité. Le plan sécheresse prévoit des contrôles futurs pour éviter que les eaux de drainage ne soient rejetées par les égouts.
Réglementation et application
Outre une réglementation adaptée pour les collectivités locales, la législation sera également renforcée dans d'autres domaines pour mieux cartographier la gestion de l'eau. Par exemple, les (grandes) entreprises qui demandent des permis ou des subventions seront soumises à un « water scan » à partir de 2022. Le plan prévoit également une obligation de déclaration des captages dans les voies navigables non navigables afin que le gouvernement puisse chiffrer la quantité d'eau prélevée par des tiers. Une application plus stricte est imposée pour garantir le succès de la politique de l’eau sous toutes ses formes.
En bref : voyez-vous notre avenir aquatique de manière positive chez Davy ?
En plus d'un plan de lutte contre la sécheresse, la Flandre dispose également d'un « plan de fermeture ». En cas de pénurie grave d'eau potable, une évaluation locale sera réalisée pour déterminer quel secteur sera prioritaire sur l'eau disponible. Espérons que nous n’en arriverons pas là, c’est une mesure de crise. Mais nous devons tous comprendre que l’eau courante du robinet ne va plus de soi.
Il est difficile d’estimer – même à court terme – les conséquences du changement climatique. Si les émissions mondiales de CO2 s’arrêtent aujourd’hui, les conséquences considérables se poursuivront pendant des décennies. Les modèles climatiques parlent déjà de 50 % de précipitations estivales en moins dans les décennies à venir. Il est donc important d’apprendre à faire face aux longues périodes de sécheresse. L'agriculture devra se réinventer, un certain nombre d'espèces animales critiques disparaîtront irrévocablement (au niveau local) et le budget proposé pour le « Blue Deal » n'est selon toute vraisemblance pas suffisant. Néanmoins, je considère que la Flandre est capable de normaliser la quantité d'eau souterraine peu profonde et de la maintenir à un niveau relativement sain. Nous n’avons pas le choix, le gigantesque réservoir sous nos pieds constitue le tampon idéal pour supporter de longues périodes sans pluie et continuer à garantir la production d’eau potable.
Heureusement, l’époque où la nature était secondaire est loin derrière nous. Depuis le confinement dû à la crise du coronavirus, les Flamands se tournent en masse vers la nature du quartier pour « s'évader ». On prend de plus en plus conscience qu’investir dans la nature aquatique est une nécessité absolue pour faire face à la sécheresse. Le Département flamand de l'Environnement a récemment reçu un nombre record d'objections concernant la disparition partielle de la réserve naturelle Groene Delle, riche en eau et résistante au climat. « Un signal que nous, en tant que gouvernement, ne pouvons ignorer », a déclaré le ministre Demir. Je suis convaincu que ce dossier symbolique majeur est indissociable du « Blue Deal », le plan crucial pour l'eau qui figure actuellement en bonne place sur l'agenda politique !